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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

« Meg, je voudrais bien que vous pussiez aller voir les pauvres Hummel ; vous savez que maman nous a dit de n’oublier ni la mère ni les enfants, dit Beth, dix jours après le départ de Mme Marsch.

— Je suis vraiment trop fatiguée pour y aller cette après-midi, répondit Meg, qui cousait en se balançant sur un fauteuil à bascule.

— Voudriez-vous, Jo ? demanda Beth.

— Il fait bien froid pour moi, avec mon rhume.

— Je croyais que vous aimiez les belles gelées ?

— Oui, pour sortir avec Laurie, mais pas autant pour aller chez les Hummel, dit Jo, un peu honteuse de cet aveu.

— Pourquoi n’allez-vous pas vous-même voir les Hummel ? demanda Meg.

— J’y suis allée tous les jours ; mais le bébé est malade, et je ne sais qu’y faire. Lottchen le garde pendant que sa mère va travailler ; mais le mal m’a l’air de s’aggraver, et je pense que vous ou Hannah devriez y aller. »

Beth parlait avec animation, et Meg promit d’y aller le lendemain.

« Pour aujourd’hui, demandez quelques provisions à Hannah et portez-les, Beth ; l’air vous fera du bien, dit Jo, en ajoutant sous forme d’excuse : J’irais bien, mais il faut que je finisse mon livre.

— J’ai mal à la tête et je suis fatiguée, répondit doucement Beth, je pensais que l’une de vous voudrait bien y aller à ma place ce matin.

— Amy va revenir, elle ira volontiers, suggéra Meg.

— Eh bien, je vais me reposer en attendant, je ne suis pas très à mon aise. »

Beth se coucha sur le sofa, les autres retournèrent à leur ouvrage, et les Hummel furent oubliés. Une heure