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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.


CHAPITRE XVII

BETH


Pendant huit jours, il y eut tant de vertu dans la vieille maison, qu’on aurait pu en céder à tout le voisinage. C’était réellement étonnant ; chacun semblait dans une sorte de disposition céleste, et l’abnégation était à la mode. Mais, insensiblement, lorsque la première anxiété des petites filles fut passée, elles se relâchèrent dans leurs louables efforts et commencèrent à retomber dans leurs vieilles habitudes. Elles n’oublièrent pas leur devise : « Espérer et s’occuper », mais le dernier point semblait devenir plus difficile ; aussi, après de si beaux efforts, elles pensèrent que cet essai méritait des vacances, et elles s’en donnèrent de grandes.

Jo, ayant négligé de couvrir suffisamment sa tête tondue, attrapa un gros rhume, et tante Marsch, qui n’aimait pas à entendre lire des personnes enrhumées, lui ordonna de rester chez elle jusqu’à ce qu’elle fût guérie. Jo, à qui cet arrangement plaisait, commença par dire qu’elle allait s’arranger pour rester enrhumée toute sa vie : puis elle se mit à fourrager énergiquement du grenier à la cave, espérant y faire des découvertes. Quand elle était lasse, elle se couchait sur le sofa pour