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LE « PICKWICK CLUB. »

sur vous, Laurie, dit Jo : vous savez bien que j’avais été jusqu’à vous offrir de vous cacher dans le vieux buffet.

— Ne faites pas attention à ce que la trop généreuse Jo vient de vous dire. Je suis le seul coupable ! s’écria magnanimement Laurie ; mais je vous jure que je ne recommencerai pas, et que, dès à présent, je me dévoue aux intérêts de ce club immortel.

— Écoutez ! écoutez ! cria Jo en faisant résonner comme une cymbale le couvercle d’une vieille bassinoire qu’elle avait trouvée à côté de Laurie dans le cabinet.

— Je désire simplement dire, reprit Laurie, que, dans le désir de vous donner un faible témoignage de ma gratitude pour l’honneur insigne que vous me faites, et comme moyen d’entretenir les relations amicales entre les nations voisines, j’ai établi une poste aux lettres près de la baie au bout du jardin. Vous connaissez le local, il est beau et sera en outre très commode ; c’est l’ancienne maison du vieux chien de garde. Je l’ai fait nettoyer, il est comme neuf. J’en ai fermé la porte à clef après avoir fait faire au toit une ouverture, par laquelle les membres du club pourront introduire toutes sortes de communications. Cette boîte aux lettres épargnera notre temps si précieux. On pourra mettre dedans des correspondances, des manuscrits, des rapports, des livres et même des paquets ; le trou est grand, et, comme chaque membre aura une clef, je suppose que mon invention sera extraordinairement agréable à tous. Permettez-moi de vous présenter à chacune une clef de notre bureau de poste, et de vous remercier encore de la faveur que vous me faites en me donnant place au milieu de vous. »

Laurie déposa en même temps quatre petites clefs sur la table. Son discours fut vivement applaudi ; la bassinoire fit le plus grand tapage possible, et il se