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à la mine fière et douce, qui tremble bien fort en s’appuyant sur lui.

« Phœbé, la gentille Fée, dit l’oncle Alec, après avoir embrassé Rose, ma chère belle, à ton tour ! »

Et il l’embrasse, et tous les oncles et toutes les tantes l’embrassent. Phœbé est de la famille. Et quelle famille n’eût été fière, en effet, de posséder la jeune fille bonne, charmante, à la fois sérieuse et gaie, et, pour tout dire, accomplie, que Phœbé était devenue ; celle que, bien malgré elle, tous les cousins et l’oncle Alec lui-même avaient surnommée d’un nom qui lui convenait à merveille : la « Fée ».

Tandis qu’on se rend dans la salle à manger, nous devons expliquer qu’un an auparavant, Rose étant jeune fille et Mac ayant à faire un long séjour en Italie pour certaines recherches scientifiques dont il s’était laissé charger, le jeune savant s’était éveillé, un matin, désespéré à l’idée que ce voyage allait le séparer de sa cousine.

Dans l’allée, au fond du parc, près de l’étang, celle-ci cueillait en ce moment les dernières violettes, quand Mac vint lui dire sa peine.

« En mon absence, Rose, vous vous marierez ; alors tout sera fini, je ne ferai plus rien, j’aurai trop de chagrin ; il vaut mieux que je renonce tout de suite à mes travaux.

— Oh ! Mac, et la science, et la gloire de découvrir ?... et le bonheur d’être, par vos travaux, déjà si remarqués, utile à votre pays ?...