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La petite tête qui reposait sur l’oreiller était bien pâle et le sourire de Rose bien effacé ; la malade était épuisée, mais elle avait deviné les soucis de son cousin et elle tenait à le calmer elle-même,

« Tranquillisez-vous, Mac, lui dit- elle. Je vais mieux. D’ailleurs, si je suis malade, c’est ma faute et non la vôtre. Il fallait être stupide pour vous attendre par un pareil temps ! »

Mac s’empressa de lui expliquer pourquoi il n’était pas venu, de mettre toute la « bêtise » sur son propre compte, et de supplier Rose de ne pas…

Il s’arrêta, se reprit et finit par dire :

« De guérir !

— Ah ! s’écria la petite fille, est-ce que je suis en danger de mort ?

— Oh ! non, mais, vous savez, quelquefois on est plus malade qu’il ne faut, et je n’aurais pas pu m’endormir sans vous avoir demandé pardon ! »

Et, vaincu par son émotion, Mac s’agenouilla devant le lit et cacha ses yeux pleins de larmes dans ses deux mains. Cette douleur muette était si profonde, si sincère, que Rose se pencha vers Mac et l’embrassa tendrement en lui disant :

« J’ai refusé de vous donner un baiser sous le gui, le jour de Noël ; mais c’est volontairement que je le fais aujourd’hui, pour bien vous prouver que je ne vous en veux pas et que je vous aime tout autant qu’auparavant, sinon davantage. »