Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour satisfaire ses parents qui veillaient sur elle du haut du ciel. Un baiser sur chacun des portraits scella sa promesse.

L’arrivée de l’oncle Alec était le signal du départ ; on se reposa le lendemain, et, le surlendemain, la famille Campbell prit congé de Beauséjour et de ses habitants. Rose ne manqua pas d’emporter son petit chat ; elle le mit dans un panier sur de la mousse, avec une bouteille de lait et une tasse de poupée pour son usage particulier. Boule-de-Neige se couvrit de gloire par sa conduite ; elle était si peu sauvage qu’elle soulevait avec sa tête le couvercle de sa prison, et qu’elle regardait autour d’elle, en clignotant des yeux, comme un chat habitué aux voyages. Sa présence et celle de Furet ne contribuèrent pas peu à en atténuer la longueur. Toutes deux jouaient si gentiment que l’oncle Alec proposa de leur voler des remerciements.

Je n’en finirais pas si je disais tous les adieux qui furent échangés au départ. Jamie ne pouvait se séparer de ses camarades de jeu ; on dut le mettre de force dans la voiture. L’oncle Alec fouetta son cheval et l’on se mit en route ; mais on n’avait pas fait cent pas, que Mme Atkinson criait : « Arrêtez ! arrêtez ! » et accourait tout essoufflée avec une grande assiette de gâteaux « pour le goûter des enfants. »

Nouveau départ et nouvelle halte. C’étaient les petits garçons de Mme Snow qui réclamaient à cor et à cri trois petits chats disparus mystérieusement. Miss Furet était accusée de les avoir enlevés subrepticement, et, en