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posés. Voici un autre livre, qui a des colonnes séparées pour les francs et les centimes. Nous allons recommencer les comptes du mois dernier, et je parie que cette fois ils seront justes. Consacrez toujours la page de gauche aux recettes et celle de droite aux dépenses, comme ceci : d’un côté, en grosses lettres, le mot Recettes ; de l’autre Dépenses. À la fin de chaque page, vous faites les deux additions. La balance de votre compte consiste en une simple soustraction : vous déduisez la somme de ce que vous avez dépensé de celle que vous avez reçue, et la différence doit être égale à ce qui reste dans votre bourse. S’il vous restait moins d’argent en poche que sur le livre, ce serait parce que vous auriez oublié de marquer quelque dépense, et, s’il vous en restait moins, cela tiendrait à une erreur de chiffres ou de calcul, que vous découvririez en recommençant votre addition et votre soustraction. Comprenez-vous bien ?

— Oh ! oui, vous m’expliquez les choses tout autrement que ne le faisait miss Power, et maintenant ce qui m’embarrassait me paraît tout simple. Le mois prochain vous verrez que j’aurai mis vos leçons à profit.

— Puisque mes explications vous semblent claires, dit l’oncle Alec, nous reverrons ensemble toute l’arithmétique quand vous serez guérie. La plus grande fortune ne dispense pas de savoir compter.

— Est-ce que je suis riche ? demanda Rose.

— Je ne le suppose pas, car il n’y a pas plus d’une heure que vous êtes venue m’emprunter un dollar.

— C’est votre faute : vous aviez oublié de me donner