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C’est lui enfin qui aurait allumé l’incendie malgré l’opposition de Duval, qui objectait que, le jour de la Ré/olution, le grand Soir, le peuple serait bien heureux de s’installer dans cette habitation luxueuse. Clément Duval ajoute que c’était également son droit strict d’essayer de tuer l’agent Rossignol. qui

« Les agents, dit-il, sont des êtres malfaisants lui ont déjà fait du tort. » Duval a subi précédemment une condamnation à un an de prison, et il avait, d’après la loi naturelle, le droit de tuer avec tranquillité un homme qui voulait le priver de co bien sacré : la liberté.

Cette attitude du principal accusé nous promet une audience assez mouvementée.

Paris, Il février 1888.

On est un affreux gredin, mauvais mari, mauvais ouvrier, mauvais soldai comme le Fritz do la Grande Duchesse. On vole, on pille, on mctlo feu et on aiguise un redoutable surin à destination des agents de police, et quand le jour vient do régler ses comptes avec la justice des infâmes bourgeois, en avant l’anarchie, la Panthère des /Jatignolles, le droit au vol, la guerre à l’odieux capital.

Jobards nous croit-il donc à co point, cet aimable compagnon qui s’appelle Clément Duval, qui a pillé comme un vandale l’hôtel de Mmo Madcleino Lemaire, et qui rentre, tout simplement, dans la catégorie des récidivistes.

Vous allez l’entendre épater son public, rouler sa voix, appeler lo Grand Soir à forts coups de guouio. M. lo président Bérard des Glajeux l’a laissé dire, et moi je vais sténographier son intcrrog^.oiro avoc le scepticisme professionnel du rédacteur judiciaire. Au bout d’uno heuro, les jurés étaient fixés. Duval est un mauvais gars d’uno trentaine d’années,