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Une souricière fut organisée chez Didier, et Duval y fut arrêté un beau jour qu’il venait demander des nouvelles à la maîtresse de son ami, depuis plusieurs jours à Mazas.

Le brigadier de la sûreté Rossignol n’hésita pas à se jeter sur lo dangereux coquin, qui, à sa vue, avait

ouvert son couteau et qui le blessa grièvement d’un premier coup à la gorge. Rossignol, malgré la souffrance et la porte de son sang, ne lâcha pas prise. Il roula sur le sol avec lo malfaiteur, qui le lardait littéralement à coups de couteau et qui avait commencé à lui faire «. le coup de l’oeil », c’est-à-dire à lui faire sauter l’oeil hors de l’orbite, quand des agents de renfort arrivèrent et délivrèrent leur brave camarade, qui n’en est pas à son premier fait d’armes dans la guerre aux escarpes et aux assassins.

Depuis qu’il est arrêté, Clément Duval a gardé une attitude arrogante et audacieuse.

Il se proclame voleur. C’est son droit d’anarchiste, dit-il, de prendre ce qui lui est nécessaire à ceux qui possèdent le superflu. C’est un acte légitime, improprement qualifié « vol » par la loi bourgeoise ; il a ac compli le voeu do la nature ^n opérant à son profit une restitution.

Duval ajoute qu’il a eu un complice, un nommé Turquet, anarchiste comme lui, et dont la police n’a pas découvert la trace. C’est ce Turquet qui lui aurait proposé une expédition fructueuse dans un hôtel où l’on ne serait pas dérangé, parce qu’il savait les maîtres absents ; détail curieux, Turquet, une fois qu’on eut pénétré dans l’hôtel de M"10 Madeleine Lemaire, aurait passé doux heures entières à fouiller dans un secrétaire qui ne contenait que des lettres ! 11 lisait attentivement ces correspondances et mettait certaines lettres dans sa poche, pendant quo Duval se livrait à la recherche des bijoux.

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