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MYSTÈRES

gens pour qui rien n’a presque changé, et qui, de plus, ont perdu pendant six grandes semaines le plus grand nombre de leurs camarades. Les jeux ne sont plus animés, le langage n’a plus de gaieté, le collége n’est plus qu’une prison ; les niches, les espiègleries, le collégien privé de ses jeunes amis ne songe plus à en faire. Il se promène silencieux, comme si l’âge de la jeunesse avait fui. Un maître d’études, ou, pour employer le terme consacré, un pion ne lui inspirerait pas la plus petite malice. Aussi on pourrait dire, non sans raison, que les vacances sont l’âge d’or des pions.

Ce découragement, ce délabrement chez le collégien qui



ne profite pas des vacances, diminue insensiblement dans la dernière semaine, et arrivé à la veille du grand jour, c’est-à-dire celui de la rentrée, il n’est plus le même. Son teint se colore, sa voie s’anime, il emploie sa dernière nuit en projets de toute espèce ; il voit les cours peuplées, bruyan-