d’instruments culinaires, et les premiers mets disparaissent comme par enchantement. Mais d’autres vont leur succéder. Beaucoup d’élèves, loin d’oublier les non-conviés, ont d’énormes
cornets, dans lesquels ils empilent pêle-mêle un peu de
tout. Déjà le dindon, ce précieux animal, qu’on dit avoir
été servi pour la première fois en France aux noces du roi
Charles IX, orne vos tables, et lui et les pions sont, dit-on,
ce qui fixe le plus votre attention. Viennent ensuite le pâté,
le jambon et le veau froid, aliments solides qu’arrose un
vin… très-ordinaire. Mais nous voilà au bouquet : échaudés,
flanc et charlotte, médités depuis huit jours par le Vatel du
lieu ; puis enfin le complément indispensable, le vin de Champagne,
fabrique de Paris, et livré par M***, fournisseur ordinaire
des collèges, rue de l’Odéon, 38, commence à produire
son effet ; les esprits sont illuminés et des étoiles semblent
briller dans la salle du festin.