Page:Albanès,Les mystères du collège,1845.djvu/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

instants un collégien auprès de lui. Avec certains collégiens, il n’est pas concierge, il abjure l’empire du cordon, il est bon enfant, voire même bon homme. Au nombre des élèves qu’il affectionne le plus, est le collégien Barthélémy, bon, jovial, aimant la causerie familière. À l’heure d’une récréation, Barthélemy se faufile donc chez le père Roger-Bontems, qui, tout joyeux, le voit arriver, comme il dit, dans son établissement.

« Ah ! dit-il en étendant les bras, voilà monsieur Barthélémy. — Oui, père Roger-Bontems, je viens vous voir. — C’est très-bien, ça. Causons. — Volontiers. — Asseyez-vous donc là… à côté de moi. » Puis, prenant une énorme prise, il ajoute : « Tenez, je suis heureux de mon sort, je suis célibataire et ça me va ; j’adore mon gros chat, qui me tient chaud aux pieds dans l’hiver, et je mets là ma femme… sous ma tabatière. Vous avez bien du mal, n’est-ce pas, monsieur Barthélémy, dans vos études ? — Les études, ça nous met l’esprit à l’envers. — Rien que ça… excusez ! Enchanté de n’avoir pas étudié, alors. Mais dites-moi donc, parmi ces auteurs qu’on vous fait apprendre il y en a qui sont des gueux, de vilains monstres. — Vraiment ! — Tenez, je vous en citerai un : ce monsieur Horace, dont j’entends si souvent parler dans le collége ; eh bien, le coquin, il a tué sa sœur Camille…Oui, je lisais ça dernièrement, dans un volume qu’on m’a prêté.., oui, un volume relié encore ! J’en ai frémi d’indignation et j’ai jeté le livre de colère, en disant : « Dieu ! est-il pos-