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MYSTÈRES

rents lits. Arrivé auprès de celui du jeune Constant, il lui dit : « Eh bien ! ça va-t-il mieux, mon garçon ? — Ah ! pas trop bien, monsieur le docteur, j’ai eu la fièvre toute la nuit. — Voyons ça. Tirez la langue… Elle est mauvaise… le teint est animé, coloré… Avez-vous faim ? — Non, pas du tout. — Votre pouls… » En disant ces mots, le docteur fourre la main dans le lit du collégien et en retire… non pas une preuve de fièvre, notre jeune homme se portait très-bien, mais un gros morceau de pain et un cervelas, auquel ses dents avaient déjà fait une brèche. « Eh bien ! si nous continuons nous verrons de belles choses, ma sœur ! Mais, ma sœur, il n’y a plus moyen de faire la médecine ! Et notre plus malade ! Ah ! il faut espérer que celui-là ne lit pas le Médecin malgré lui et ne mange pas de cervelas. — Ah ! docteur, dit la sœur Ragonde, il va très-bien. — Oh ! il est sauvé, grâce à la médecine, cet art devenu positif comme les mathématiques. Oui, maintenant on peut dire la médecine est une vérité… Vous continuerez pour ce malade le même régime. Il faut qu’il se lève et prenne des forces. »

Sur ce, il sort très-satisfait de sa personne et de ses ordonnances.

Quelques instants après, l’aumônier du collège, M. Hervey