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LE TRAVAIL DU STYLE

tion, restent des chefs-d’œuvre d’intrigue et d’intérêt ’.

Mais personne au monde n’a plus méprisé le travail que l’immoral Rélif de la Bretonne, il y a un siècle. Ce romancier cynique et justement oublié ne prenait même pas la peine de dicter ou d’écrire. Ouvrier typographe, il composait ses chapitres en lettres d’imprimerie, à mesure qu’il les improvisait. Cette intrépidité lui permit de publier près de deux cents volumes, exemple qui heureusement n’a pas eu d’imitateurs 2. A peine voit-on de nos jours quelques journalistes pressés rédiger leurs brouillons au dactylographe.

. Voir le livre do M. H. Parigot, plein d’ingénieux points de vue, et Touvrage biographique d’Henry Lecomte, Alexandre Dumas, sa vie iitlime, « es œuvres : « Dumas fils, dit M. Lecomte, nous apprend que son père travaillait tous les jours depuis son réveil jusqu’au dîner, s’interrompant seulement pour déjeuner. Il écrivait partout où il se trouvait, racme en vovage. il ne faisait, cela va sans dire, presque pas de ratures. » (Ouant à Dumas fils « il écrivait rapidement, dit M. H. d’Alméras, et d’un premier jet. Ce n’est que plus tard qu’il put se payer ce luxe de ratures qui faisait dire à son père : « Les manuscrits d’Alexandre ressemblent à « des pages de musique : beaucoup de barres noires et au-dessus quelques paroles ». [Avant la gloire, p. 5.) . Cf. le livre de Monselet, Rétif, sa vie et ses amours.