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ÉPILOGUE


Extrait du carnet d’Annie.
27 octobre 1920.

Il y a deux ans aujourd’hui…

Il y a deux ans qu’en arrivant devant le manoir j’aperçus les volets fermés. Entre les lames des persiennes, à deux fenêtres du premier étage, les rais jaunes d’une pâle lumière…

La terre trembla sous mes pieds… Le froid tranchant de la faux m’effleura.

Cependant je montai, en étouffant mes pas, le grand escalier de pierre. J’entrai dans la chambre. Sur le lit à colonnes, m’apparut la figure rigide, rétrécie par la souffrance, à peine reconnaissable dans cette fixité. Plus jamais je ne rencontrerais le regard, plus jamais je n’entendrais la voix ! Je tombai à genoux et priai, sans permettre à un sanglot de franchir mes lèvres séchées.