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mandés M. Marcenat. Le vieux prêtre, naturellement, essaya de mettre à contribution le talent de Gerfaux et sollicita son concours pour la solennité de l’Assomption… Sans doute, les éléments dont disposerait l’émérite musicien étaient bien modestes : un pauvre harmonium, d’humbles chanteuses ignorantes… Mais ne serait-il pas louable de faire honneur à la vénérable église, aujourd’hui délabrée, qui avait connu tant de pompes, aux temps des fiers croisés, seigneurs de Lusignan et rois de Jérusalem ?

Cette considération poétique enflamma Adrien. Il détenait justement en portefeuille un Magnificat à quatre voix. Et puis, exercer ces jeunes indigènes, ce serait préparer, en quelque sorte, déjà les chœurs de Mélusine… Il accepta avec une vivacité qui combla d’aise l’abbé Françon.

Tout de suite, le musicien voulut connaître la petite cohorte et demanda des répétitions. Il revint très satisfait de la première épreuve.

— Elles sont vraiment gentilles et intelligentes, ces blanches filles de Marie ! Quelques-unes possèdent des voix souples et étendues. Une pauvre bossue m’a fait entendre un contralto très velouté. Et l’on m’annonce, pour la fin de la semaine, un soprano remarquable, la propre nièce du curé, qui est sous-maîtresse dans une institution de Poitiers.