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tuels, au premier regard ! Quel âge a-t-il, votre délicieux poète ?

— Je ne sais trop… Vingt-cinq ou vingt-six ans…

— Ça ira très bien ! A-t-il une situation stable ? Un peu de fortune personnelle ?

— Il collabore à des revues et à des journaux divers. Mais j’ignore tout à fait le chiffre de ses gains ou de ses revenus. Et je n’ai point à m’en préoccuper ! fit Estelle vivement. Je vous atteste que…

Caroline interrompit la protestation vaine.

— Au surplus, l’avenir est à lui ! Avec une tête pareille, il réussira !… Ah ! ma chère, vous allez être une femme heureuse, comblée ! Les artistes sont rois de Paris ! Vous serez de toutes les fêtes.

— Mon Dieu ! je ne souhaite pas cela ! laissa échapper la jeune fille, effrayée plus que séduite par ce trop brillant horoscope.

Elles étaient arrivées au vestibule de la maison. Caroline frôla, d’une tape espiègle, la joue de sa compagne.

— Enfant ! une chaumière et son cœur ! Cela suffirait, certes, à nous autres femmes. Mais les hommes ont des besoins et des ambitions plus complexes, surtout un homme de cette envergure-là ! Ah ! on vous l’enviera, votre Renaud !