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les capiteuses émanations du ylang-ylang ! Sans doute l’inconstant oiseau bleu se lassait de son vagabondage. Gerfaux s’attendrit à l’idée de l’alliance possible qui consacrerait leurs liens d’amitié. Et pour eux trois, il entrevit un avenir d’intimité charmante, illuminé par l’art et l’amour.

Et cet avenir, Mélusine, bénigne enchanteresse ! devait leur en ouvrir triomphalement les portes. Renaud, tacitement, avait conçu le même espoir, à en juger par l’intérêt ardent qu’il témoignait désormais à l’œuvre entreprise. Dès le matin, Jonchère accourait au logis ami, et autour du piano, comme sous la grotte de rocaille de la terrasse, s’éternisaient, jusqu’à une heure tardive, de longues discussions esthétiques. Avec la facilité d’illusion des artistes, les deux jeunes gens voyaient déjà leur fiction prendre corps, et gravement, ils réglaient les détails de la représentation avant même d’élaborer le texte du livret.

Cependant, le premier acte s’avançait. Il s’accordait merveilleusement à l’état moral du poète. Renaud cherchait à y condenser toutes les allégresses que suscitaient en lui cette halte en pleine nature, le site légendaire, le prestige du printemps chantant et fleuri, les prémices de l’amour naissant…