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clappement de lèvres friand. Ah ! qu’on se sent loin de Paris !…

Il lui semblait vraiment se retrouver aux heures de joie impulsive et innocente de l’adolescence. Quelque chose de doux et de frais s’insinuait peu à peu en lui, l’imprégnait d’un plaisir sain et pur. Un soupir de béatitude lui échappa :

— Qu’on est bien ici !

Il étendit les mains, à droite et à gauche, pour prendre celles du frère et de la sœur.

— C’est si rare et si bon, pour un isolé, de se voir entre des amis vrais, avec qui on peut être soi, en tout abandon !

Les yeux à demi-clos, pour mieux savourer le bonheur qui passait, Renaud maintint quelques secondes la chaîne sympathique. Estelle retira enfin ses doigts, frémissants du contact.

— Puisque tu te trouves bien ici, restes-y ! fit Adrien vivement. Lâche Paris pour complaire à Mélusine ! Elle te récompensera en t’inspirant !… Maintenant, comme dessert, viens écouter ce que j’ai fait des premières scènes dont tu m’as envoyé le canevas.

— Cruel ! Déjà parler travail ! Ne peux-tu me laisser vivre et respirer un peu en liberté ! gémit Renaud, en regardant la perspective tentatrice du verger.