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crépuscule. Et ravis, ils s’appelaient d’une croisée à l’autre pour admirer un aspect du jardin ou de l’horizon.

— Un vrai nid d’artistes, répétait Gerfaux, électrisé. Ce que notre poète s’extasiera !

Et les ruines du château de Mélusine étaient là, toutes proches. Ce soir même, Adrien put errer, au clair de lune, parmi les pans de murs, revêtus de lilas sauvages, où revenait pleurer la fée déchue.



III


Le frère et la sœur s’installèrent avec une gaieté d’écoliers en vacances. Un bonheur naïf les transportait à se voir libres tous deux, maîtres de cette vaste habitation, du beau verger, de la terrasse qui surplombait le vallon bucolique. Ils se crurent revenus aux récréations favorites de leur enfance, jouant aux Robinsons, si bien que Mme Adèle s’en trouva surnommée Vendredi.

Estelle, qui avait passé sa prime jeunesse à la campagne, s’épanouissait à retrouver mille petites jouissances dont elle restait privée, durant sa réclusion dans la rue de la Psallette-Sainte-Radegonde. C’était un plaisir, depuis longtemps perdu,