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Cette lettre, si habilement calculée pour satisfaire l’amour-propre ombrageux du jeune homme, ne manqua pas son effet. Adrien murmura :

— On ne peut dire les choses avec plus de bonne grâce !

Et la tête au creux de l’oreiller, il ajouta, rêveur :

— Lusignan ! Je connais ! Un grand viaduc, un vallon de bois et de prairies, une vieille petite ville, perchée sur un plateau rocheux autour duquel tourne une jolie rivière… Le pays de Mélusine ! répétait-il avec une complaisance amusée.

Et comme Renaud Jonchère entrait dans la chambre, Adrien interpellait aussitôt son camarade :

— Que t’en semble, poète ? On m’offre une villégiature sur une terre de légendes, à Lusignan !

— Lusignan ! Ce nom féodal sonne comme une armure ! fit Renaud. Les Lusignans, rois de Chypre et de Jérusalem ! Quel panache au cimier ! Illustre maison !

— Et fondée en notre antique Poitou par Mélusine, la fée à queue de serpent. Ils ont beau vouloir, en Auvergne, en Allemagne ou en Italie, revendiquer cette terrestre sirène, notre fée poitevine est la seule authentique !

— Chauvin !