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lèvres. Elle dut baisser les yeux, égarée, devant celui qui se faisait son juge, et se replia, tassée sous le poids de la honte et de la crainte, pendant que planait un accablant silence.

M. Marcenat la fustigea d’un dernier coup d’œil cinglant, puis lui tourna le dos et sortit. De la porte, il lui montra le dehors, d’un signe éloquent.

— Vous m’avez entendu… Sans retard !…

La place de Caroline demeura vide au déjeuner. « Une indisposition soudaine », annonça Mme Dalyre d’un ton de sympathie. Et ce lui fut une occasion d’entonner les louanges de sa surintendante, si ponctuelle à ses devoirs, si débrouillarde en toutes choses, et de genre si comme il faut. M. et Mme Marcenat subirent avec patience ce panégyrique. Une heure après, un nouveau communiqué bouleversait la veuve. Mlle Laguépie, reconnaissant les symptômes d’un malaise très grave, dont elle avait souffert jadis, voulait partir, sans retard, se remettre entre les mains du docteur de Paris qui l’avait tirée du même danger, autrefois.

Mme Dalyre se répandit en doléances. Mais, comme à tous les malades imaginaires, la vue des souffrances d’autrui lui était insupportable. Elle approuva que Caroline eût la discrétion de s’éloigner, si elle se sentait sérieusement atteinte.