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coup. Son mari avait aperçu Renaud Jonchère, et il savait quelle place cet homme tenait dans son passé. Elle saisit entre les siennes les mains de M. Marcenat, et l’attirant, l’obligea à la regarder au fond des yeux.

— Vincent, soyons braves… Pourquoi nous torturez-vous ainsi ? D’où vous viennent ces défiances de vous-même et ces doutes de moi ? On a essayé, n’est-ce pas ? de vous chagriner, comme on a tenté, moi, de me troubler en envoyant ici, à l’improviste, celui qui fut mon fiancé… Voici le billet qui a été remis à M. Jonchère sur la plage… et qui l’amena en cet endroit où vous deviez me rejoindre.

Surmontant son dégoût, Estelle divulgua ce qu’elle soupçonnait de la haine et de la jalousie de Caroline. Celle-ci, ce matin même, avait pu entendre les époux prendre rendez-vous en se quittant. Et seule de l’entourage actuel, elle savait le mariage projeté jadis entre la sœur et l’ami d’Adrien Gerfaux.

M. Marcenat, rapprochant de ce récit ses propres déductions, fut vite édifié. La physionomie pointue de Mlle Laguépie lui était toujours demeurée antipathique. Il n’eut pas de peine à s’expliquer l’envie dont la bilieuse personne poursuivait Estelle. Le même esprit et la même main avaient évidemment