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Quelqu’un était là, arrêté au débouché d’une allée. Elle se précipita.

— Vous enfin !

M. Marcenat s’avança vers sa femme, en observant la silhouette d’homme qui tournait l’avenue.

— Vous voilà donc ! redisait Estelle avec un allégement indicible. Je désespérais !

Joyeusement impatiente, elle s’emparait du bras de son mari pour le conduire vers le banc. Dans le bonheur de le retrouver, elle oubliait le reste des choses. Mais lorsqu’il eut pris place près d’elle, elle s’inquiéta de le voir absorbé et silencieux.

— Qu’est-il arrivé ? Vous me revenez tout sombre ?

Vincent eut un hochement de tête, puis regardant toujours, à son insu, du côté où l’homme s’en était allé, il prononça avec effort les mots lentement réfléchis :

— C’est vrai. Quelque chose m’attriste et me préoccupe en secret, depuis un peu de temps… Un remords, oui, un remords… J’ai mal agi à votre égard, Estelle…

— À mon égard ? s’exclama-t-elle, consternée.

— Oui… Moi, qui me suis gardé, toute ma vie, de l’égoïsme, j’ai conscience d’y avoir cédé au moins une fois, et dans une circonstance qui rendait mon erreur plus funeste. Menacé par le mal-