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rentaises. Août flamboyait au-dessus des chaumes.

Le voyage rapide fut peu animé. Vincent pensif gardait de longs silences, répondait avec effort aux remarques enjouées d’Estelle.

Des paroles majeures hésitaient pourtant sur sa bouche. Mais l’angoisse du risque l’arrêtait. Oh ! savoir ce qu’elle ressentait ! Pénétrer les replis de son cœur, y surprendre les regrets, les rêves qui s’y trouvaient cachés, peut-être !…

Si l’âme chère s’ouvrait d’elle-même, comprenait la muette prière ? Quel bonheur ineffable, absolu, s’inaugurerait pour eux !

Bientôt, ils seraient à la Borde ; ils y reprendraient la vie recueillie de l’été dernier, mais dégagée des menaces qui attristaient alors l’avenir. Ils retrouveraient le coin favori, près de la fontaine, sous l’abri du vieux saule. Et là, de tendres songeries amèneraient leurs pensées l’une à l’autre. Leurs mains se joindraient, pour une étreinte plus forte et plus sensible.



XXIII


Cependant le départ pour la Borde fut ajourné, inopinément. Une lettre de Mme Dalyre attendait,