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Elle n’avait rien démenti de ses promesses, et tenait bien au delà. Sans compter, elle lui avait prodigué les trésors les plus rares de son charmant esprit et de son cœur dévoué. La délicate, la suave, la divine amitié qu’était la leur !

Cette affection idéale l’avait soutenu pendant qu’il s’élevait vers le sacrifice et l’abnégation. Mais Vincent redescendait de ces hauteurs morales pour se mêler au courant actif, et ses sentiments tendaient à reprendre le niveau humain. Il ne pouvait plus sophistiquer, ni se leurrer davantage. Ce qu’il entendait en lui, c’était la voix ardente de l’amour, dominateur, exigeant, qui prend l’être tout entier et veut se donner tout.

Mais aussitôt résonnait en son souvenir la franche et cruelle déclaration, faite par Estelle lorsqu’elle lui avait accordé sa main :

— Je ne crois plus à l’amour. Ne me demandez pas d’y croire jamais. Je ne pourrais plus.

Oh ! le pacte imprudent, consenti alors, et qui le liait à présent que l’existence fermée se rouvrait ! Allaient-ils, tous deux, poursuivre leurs pas sur la fausse piste où ils s’étaient engagés, au départ ?…

M. et Mme Marcenat revinrent d’Angers à Poitiers en auto, pour éviter l’encombrement des trains, qui conduisaient la foule des touristes et des baigneurs vers les plages vendéennes et cha-