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politique lui réussissait à merveille, dans son nouveau milieu.

Aux Sables-d’Olonne, la demoiselle de compagnie avait acquis une situation prépondérante, menant de haut la domesticité et les fournisseurs, s’imposant aux amis et à la famille de Mme Dalyre. Elle s’était même insinuée dans la confiance de la jeune belle-fille, un peu niaise et fort vaniteuse. Celle-ci prenait l’habitude de consulter cette personne intelligente et renseignée.

Mais tout ce travail patient se trouvait compromis si les deux belles-sœurs se rapprochaient. Caroline se verrait ramener à zéro. Et voilà que, fâcheusement, la bonne entente semblait s’établir. Mlle Laguépie, de son œil aigu, suivait chaque mouvement des deux dames, assises côte à côte, et éprouvait des crispations nerveuses à les voir s’incliner l’une vers l’autre, échanger des réflexions sous l’ombre des chapeaux qui se frôlaient.

Tout concourait à porter son irritation jusqu’à la souffrance. Chaque fois qu’arrivaient, à son oreille distraite, quelques mots de la plaidoirie adverse ou des conclusions du ministère public, c’était pour entendre honnir la faute dont elle avait été coupable. « Expédient misérable, qui eût révolté l’honnêteté de mon client, » attestait l’avocat du défendeur, tandis que l’avocat général, avec au-