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d’un puissant industriel de Niort, pour exciter sa méfiance contre la femme d’un des principaux agents de son mari. Des troubles violents bouleversèrent les deux ménages. La fausseté de l’accusation fut heureusement prouvée. Mais l’employé, dont on avait voulu le déshonneur et la ruine, mû par une juste colère, jura de découvrir le calomniateur. Il le devina sans peine : c’était celui-là même qui eût bénéficié de sa perte et qui convoitait sa place.

L’examen confirma ces premières présomptions. Maints témoignages dénoncèrent les intentions malveillantes, les sentiments envieux du suspect : des menaces, des sarcasmes dénigrants, d’imprudentes vantardises, puis des provocations réitérées contre l’appelant. L’expertise établit nettement la similitude de l’écriture déguisée et de l’écriture habituelle. Et depuis peu, la trouvaille d’un fragment de brouillon des fameuses lettres, sous un monceau de cendres, dans le jardin même de l’intimé, ajoutait une certitude éclatante aux indices, déjà si probants, exposés dans le premier procès.

Me  Marcenat, élevant la voix, réclamait alors hardiment pleine et entière satisfaction pour ses clients.

Les preuves étant faites, une question de principe se posait. La tranquillité publique est inté-