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rant avec son secrétaire, qui lui relisait certaines notes, indéchiffrables maintenant à l’aveugle, était l’objet de l’attention générale.

La jeunesse est toujours sensible à un noble exemple. Tous les novices du barreau appréciaient le talent et admiraient la valeur morale de cet aîné dont ils s’enorgueillissaient. Mme Dalyre, observant les regards qui convergeaient vers son frère, y lut le respect, l’enthousiasme, presque fanatique chez quelques-uns.

Et dès que le président, après avoir ouï les conclusions lues par l’avoué de l’appelant, proféra la formule : — Monsieur le bâtonnier, vous avez la parole, — et que la haute stature de M. Marcenat se dressa, amplifiée par la toge, un mouvement se propageait, suivi d’un grand silence. Sur tous les visages se figea la même expression, concentrée et sérieuse.

Il commença. L’organe, riche et nuancé, donnant parfois des notes douces et graves de violoncelle, parfois mordant et âpre, modelait, pour ainsi dire, les idées, et prenait irrésistiblement la sympathie. En quelques phrases, l’auditoire fut au courant des faits, rassemblés en un exposé clair et vigoureux.

Au surplus, l’histoire était banale autant que brutale. Des lettres avaient été adressées à l’épouse