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pensée, pas un acte où cet homme ne mît toute sa conscience, qu’il s’agît d’aider un humble de ses conseils, ou de remplir les fonctions publiques qui lui étaient dévolues. Ce fut avec une fierté joyeuse qu’Estelle se vit appelée à seconder cette activité. Sous la dictée de M. Marcenat, elle rédigea les rapports qu’il lut au conseil général, et, en l’absence du secrétaire, elle aida l’avocat à dépouiller les dossiers des affaires qu’il plaiderait à la rentrée.

Pour la distraire de ce labeur assidu, parfois l’auto les emportait vers quelque point curieux ou pittoresque du Poitou : Sausay, Pamproux, Chauvigny. Ils filèrent jusqu’à Chinon et à Saumur. Souvent aussi, ils allaient visiter Adrien et Monique, installés, pendant les vacances, au presbytère de Lusignan. Estelle alors conduisait la petite carriole. Son compagnon près d’elle, sur le siège, elle se croyait revenue au temps où elle accompagnait son père, avec la jouissance pure et sans égale que donne le contact du meilleur ami.

Et les meilleures promenades étaient encore celles qu’ils faisaient à pas lents, par les allées couvertes, autour du domaine. Le soleil, glissant à travers les branches, étalait des éclaboussures d’or sur le sol herbeux. Ils arrivaient à un banc qu’un grand saule pleureur enveloppait de sa ramure