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ment le charme de cet abri tranquille et la fraîcheur agreste du vaste enclos, enserrant des prairies et des bouquets de bois.

Ah ! cette seconde Mme Marcenat ne comprendrait pas la villégiature comme une période de fêtes, de réunions, essoufflantes et mouvementées ! Celle-ci n’avait nul besoin d’un entourage agité et d’une suite bruyante pour l’aider à passer les heures. Il lui suffisait d’escorter son mari à la laiterie, au moulin, aux étables, à l’école ménagère que M. Marcenat avait donnée au village, et de savourer ensuite une lecture, une causerie abandonnée, en face du ciel apaisé du soir, pour estimer ce jour qui venait de s’écouler, plein, délectable, digne de mémoire.

Estelle s’instruisait avec intérêt, sans feinte et sans pose, des détails de cette vie rurale, auxquels M. Marcenat accordait tant de sollicitude. Par tous les moyens, il s’efforçait d’en relever les conditions, pour maintenir, chez les jeunes générations, l’amour de la terre nourricière.

Elle croyait connaître son mari. Elle ne sut sa vraie mesure qu’en cette existence plus étroite, en suivant, dans ses efforts journaliers, l’âme forte et généreuse, entièrement vouée à de nobles devoirs.

Pas un instant qui restât infructueux. Pas une