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— Merci, murmura-t-il, dans un soupir rauque.

Et, après quelques secondes de lutte muette, il ajouta, d’une voix apaisée.

— Venez visiter le jardin. Ce n’est qu’un bosquet. Celui de la Borde vous offrira plus d’espace. J’espère que vous l’aimerez.



XX


L’année judiciaire touchait à son terme. Peu de semaines après, M. Marcenat conduisait sa jeune femme à sa maison d’été.

La Borde, décorée dans le pays du nom de château, n’était qu’une construction basse et longue, surmontée, au faîte du corps de logis, d’un fronton triangulaire, et flanquée d’un pavillon carré. « Une bicoque de garde forestier », déclarait jadis, avec dédain, Odette de Tintaniac, à laquelle son mari refusait de bâtir un pavillon parallèle, qui eût permis de recevoir des invités plus nombreux.

L’habitation, déblayée des futilités superflues qui s’y étaient entassées ces dernières années, avait repris sa simplicité de bon ton, reposante et agréable, sans autre luxe que la clarté, entrant à flots par les hautes fenêtres. Estelle goûta vive-