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Ces souvenirs se liaient, quoi qu’il en eût, au propos de la jolie passante. Était-ce cet homme, dont si peu de pas le séparaient qui, le premier, avait ému le cœur d’Estelle Gerfaux ?

Les touristes achevaient, à petits pas, le tour de la plate-forme, s’écartant toujours plus de Vincent Marcenat, et rejoignaient l’auto, arrêtée sur le viale. Peu de minutes après, Estelle redescendait de San-Miniato. Avait-elle attendu le départ des promeneurs pour reparaître ?

Il lui sembla que la jeune femme revenait moins calme et moins enjouée, que la voix, dont il connaissait bien maintenant les inflexions, restait plus sourde et plus lente.

Ils remontèrent en voiture, poursuivirent l’avenue jusqu’à Gelsomino, d’où ils regagnèrent la Porta-Romana. Des horizons charmants, embués de vapeurs changeantes, passaient entre les colonnades des troncs d’arbres. Après quelques minutes, M. Marcenat se vit incapable de retenir la question qui lui brûlait les lèvres. Il dit, d’un ton détaché :

— Vous avez reçu un salut tout à l’heure. Si loin de France, c’est presque une aventure.

Estelle déplia son ombrelle. Le soleil couchant lui brûlait, en effet, le visage. Et elle répondit mollement, après un temps qui fut noté par l’oreille de son compagnon :