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tanes, entre les haies de roses et de lauriers. Appuyés aux balustres de la terrasse du piazzale Michelangelo, ils emplissaient leurs yeux de la perspective incomparable. Un poudroiement d’or planait sur Florence. Des reflets métalliques de bronze s’allumaient aux frontons brunis des vieux palais, au faîte des campaniles. L’Arno, parsemé de paillettes, contournait son ruban jaune entre les quais. Au-dessus de l’amoncellement des maisons, pressées les unes contre les autres, et des toits fauves, surgissaient d’innombrables aiguilles, des lanternes, des clochers, et — éclatants points de repère pour le regard errant — le dôme rose de Santa-Maria, caressé de lueurs vermeilles, et la tour, altière sous son double diadème crénelé, du Palazzo-Vecchio.

En face de ce tableau délicieux, une mélancolie s’infusa en leurs âmes, avec l’idée de départ. Leurs voix s’abaissèrent, leurs paroles devinrent plus rares. Estelle, se détournant, regarda San-Miniato. Elle souhaita revoir la crypte, étayée de colonnes antiques, et l’immense mosaïque où un Christ byzantin terrible menace le monde, et les œuvres élégantes et fortes de Michelozzo et de Rossellino. M. Marcenat appréhenda les obscurs escaliers de l’église à triple étage.

— Allez seule. Contentez votre désir. Je vous attends à cette place.