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je te fais place ! Tu hérites de mon appartement et de mon mobilier.

Elle jeta un dernier coup d’œil autour de la chambrette où elle avait vécu cette année décisive. Et tout à coup ses larmes débordèrent. Elle tendit les mains, à droite et à gauche, dans une subite détresse.

— Ah ! mes amis ! Je ne croyais pas qu’il me serait si douloureux de vous quitter. Adrien, Monique, à quel bonheur je vous laisse !

Ils devinèrent, tous deux, que l’adieu qui la déchirait s’adressait aussi à l’amour, poursuivi d’un regret instinctif et suprême. Monique, toujours sûrement inspirée par sa nature aimante, mit son bras autour du cou de sa belle-sœur.

— Vous reviendrez si près de nous, Estelle ! Rappelez-vous ce qu’a dit le poète : « Le retour fait aimer l’adieu ! » Et nous vous verrons heureuse aussi, heureuse de vous donner toute à de grands devoirs, dignes de votre courage et de votre cœur !

Celle qui s’appelait maintenant Mme Vincent Marcenat releva lentement son front affaissé. Les petites paroles, simples et douces, étaient entrées au plus profond de son âme. Reprenant possession d’elle-même, elle sentit se réveiller les graves et vaillantes pensées qui l’avaient convaincue et dirigée. Aussi nettement que s’il eût été inscrit