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Ange !… Nous rêvions d’aller les admirer chez eux.

— Eh bien, vous y viendrez ! Je jouirai de vos enthousiasmes, en ravivant moi-même mes impressions d’antan. J’y userai ce qui me reste de facultés visuelles. Mais nous aurons amassé un trésor commun de souvenirs inoubliables. Et plus tard, Estelle, vous me ferez prendre patience, dans mon purgatoire, en évoquant, aux yeux de mon esprit, les images de beauté que nous aurons admirées ensemble.

Émue, la jeune fille oublia le témoin réfrigérant, et, d’un geste spontané, étendit la main en silence vers M. Marcenat. Mais, aigrelette et discordante, la voix de Mme Dalyre résonnait :

— Allons, mon ami, je constate que tu restes un fidèle traditionnaliste, en toutes choses… puisque tu observes les us et coutumes classiques, au point de récidiver le classique voyage de noces… Il est vrai que le beau ciel d’Italie est si propice aux lunes de miel !

Estelle rougit. M. Marcenat réprima un mouvement d’impatience. Puis il reprit naturellement son discours, sans paraître tenir compte de l’interruption :

— Oui, ces souvenirs sont impérissables… Je crois que je me retrouverais sans trop de difficultés dans le dédale des ruelles florentines, entre