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devait y retrouver M. Marcenat qui était allé, la veille, à Angers, consulter son docteur. Trop anxieuse pour sentir le malaise qui la paralysait d’ordinaire à son entrée dans le salon, elle ne vit que son fiancé, et s’élança vers lui :

— Eh bien ? Oh ! dites vite !

— Eh bien ! nous restons dans le statu quo, fit légèrement Vincent Marcenat, avec une gaieté affectée. On me donne quelques mois de plus à attendre l’échéance fatale de l’opération. J’ai pensé à profiter de ce répit pour utiliser la lumière qui me reste. Il y a des visions d’art et de nature qui m’ont émerveillé à vingt ans, et que mille obstacles, depuis lors, m’ont empêché de rejoindre… Vous plaît-il, ma chère Estelle, de venir avec moi, à leur recherche ?

Elle écoutait sans bien comprendre. Il sourit.

— En un mot, pour parler clairement, vous serait-il agréable de partir, aussitôt notre mariage célébré ? Je vous propose cet itinéraire : le Saint-Gothard, Lugano, une pointe dans l’Italie du Nord. Si l’été reste aussi tempéré, nous pourrons pousser jusqu’à Venise et Florence.

Aux noms magiques, la jeune fille, éblouie, joignit instinctivement les mains.

— Florence ! murmura-t-elle. Mon père m’en a parlé tant de fois ! Donatello, Botticelli, Michel-