Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/209

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vincent eut beau protester de ses sentiments fraternels avec les plus tendres instances, Mme Dalyre était décidée à se trouver la plus misérable des créatures. Elle s’agita si bien et se frappa si fort l’esprit qu’elle pensa tomber en convulsions, réellement. M. Marcenat, au supplice, dut appeler la femme de chambre à la rescousse. L’éther, les sels entrèrent enjeu… Telle fut l’issue assez piteuse de ce colloque.

Cependant si Mme Dalyre, personnelle, habituée à faire prévaloir ses volontés, se conduisait comme beaucoup de femmes médiocres, d’après un petit nombre d’idées restreintes et d’intérêts terre à terre, elle n’était ni absolument sotte, ni consciemment malfaisante. Elle ne possédait pas le grand cœur et l’intelligence étendue de son frère, mais elle avait le mérite de reconnaître la supériorité de Vincent.

Plusieurs nuits portèrent conseil. Dans l’accalmie qui suivit la crise, elle mena une enquête discrète, s’informa des Gerfaux et surtout d’Estelle. Elle entendit reconnaître celle-ci comme une fille modeste, volontiers effacée, courageuse, qui s’était surtout signalée par son complet oubli de soi-même dans les tribulations des siens…

Il lui fallut bien admettre, bon gré mal gré, que ce mariage disproportionné n’avait, tout au moins,