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anguleuse, sa bouche et ses yeux formèrent trois O sombres. Elle proféra, avec l’horreur de quelqu’un qui répète un propos blasphématoire :

— La sœur d’Adrien Gerfaux, le musicien ? Non… Ce n’est pas vrai ?

Il était venu, l’instant critique, secrètement redouté ! À quoi servait à M. Marcenat de connaître les règles de la dialectique et de l’éloquence, puisqu’il n’avait pu les employer à prévenir cet éclat ? Le cœur froid, mais l’air et la voix calmes, il redit posément :

— C’est bien de Mlle Gerfaux que je parle. Je l’ai vue, très jeune, prouver les qualités les plus sérieuses et les plus rares. Elle sait quelle infortune s’abat sur moi. Et elle a l’extrême dévouement de m’accorder son secours.

Mme Dalyre laissa échapper un rire sec, et frappa des mains pour un bravo dérisoire.

— L’admirable dévouement… qui sera largement indemnisé ! Je comprends maintenant pourquoi l’on ne te permettait pas de me prévenir plus tôt !… On craignait trop que je parvinsse à te démontrer ta folie… Comme un homme se laisse abuser naïvement !

M. Marcenat devint blême, et levant la main avec autorité :

— Arrête-toi, Edmée. Ne jette pas, entre nous,