Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’inondant de sueur froide, avec la crainte affreuse d’une cécité subite, la fièvre dont il tremblait jusqu’à ce que la fusée de l’allumette lui prouvât que la lumière restait encore perceptible.

Mme Dalyre, tout à fait terrorisée, repoussait du geste ces images sinistres.

— Mon pauvre ami, tu t’hallucines ! Je t’en prie, ne dis pas de pareilles choses ! Tu me fends le cœur. C’est tellement cruel ! Ménage-moi !

Vincent Marcenat ne s’arrêta pas à démêler le sentiment d’égoïsme qui perçait à travers cette commisération. Mais il jugea sa sœur suffisamment ébranlée par ce premier coup pour que l’effet du second choc s’en trouvât amorti.

— Tu t’exagères peut-être la gravité de ton état ? As-tu consulté sérieusement ? Il faut t’adresser aux spécialistes les plus en renom de Paris ou d’ailleurs… quel que soit le prix de leurs soins… N’hésite pas !

Ces conseils, de la part de Mme Dalyre, confinaient à la magnanimité. Ainsi que l’avait discerné la clairvoyante Caroline, la veuve était fort attachée aux intérêts positifs. Elle considérait déjà la fortune de son frère comme le patrimoine de ses enfants. Et elle se montrait fort généreuse en autorisant M. Marcenat à user de son bien.

— La science et l’habileté des praticiens peuvent