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essayages n’étaient-ils pas un préambule obligé aux rites nuptiaux ?

Cette journée parut à Estelle interminable et harassante. Elle dut passer l’après-midi, en compagnie des dames Françon, à étudier des combinaisons d’ameublement et à courir les magasins. Le soir, elle dînait avec son frère, chez la mère de Monique, et la soirée se prolongea — trop brève encore au gré des fiancés. Tout ce temps, il lui fallut faire un effort considérable pour tenir sa partie dans la conversation, appliquer son attention à des choses indifférentes, et se dégager des idées où elle eût voulu s’absorber.

Seule enfin avec elle-même, dans la paix nocturne, libre d’examiner les perplexités obsédantes qui la poursuivaient, Estelle les aperçut si impérieuses, si pressantes, qu’elle en fut accablée.

Quand elle s’éveilla, au matin, d’un très tardif et très fiévreux sommeil, elle eut quelque peine à reprendre nettement conscience. Elle redévida le fil de ses souvenirs et de ses réflexions, rappela chacune des paroles qui avaient été proférées, et, longuement, anxieusement, médita.

Mais, à travers cette méditation, elle entendait sans cesse cette recommandation instante, où avait tremblé une prière :