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Avec des mouvements las, presque automatiques, il tourna une clé, ouvrit un tiroir de sa table, y prit une enveloppe fermée, qu’il tendit à Mlle Gerfaux, sans la regarder.

— Vous trouverez là les explications indispensables. Brûlez ensuite ce papier… Et quelle que soit votre réponse, ne la faites pas trop attendre.

La lettre tremblait imperceptiblement au bout des doigts qui l’offraient. Si troublée que fût Estelle, elle le remarqua. Un éclair illumina son esprit en désordre. Elle supposait tout à coup quel nom était inscrit, sous ce pli cacheté…

Aussitôt, la jeune fille s’épouvanta de sa téméraire conjecture, et la repoussa comme une aberration fantasque :

— C’est fou. Je délire…

Elle eut peur, en cet instant où elle ne se gouvernait plus, de céder à un transport inconsidéré, ou de laisser échapper des propos imprudents. La crainte de trahir ce déséquilibre intérieur la main tenait raide et immobile, tandis que des émotions véhémentes la bouleversaient jusqu’au fond de l’âme. Elle n’eut plus d’autre pensée que d’échapper à cette contrainte, plus d’autre souci que de trouver des formules correctes et évasives pour achever l’entretien.

M. Marcenat, glacé lui-même, la laissa s’éloigner