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Après une courte pause, elle reprit à demi-voix :

— Nous n’osions espérer pour lui une telle chance. Il épouse une jeune fille bonne et gracieuse, qui le comprend… Mais quant à moi…

À qui se fût-elle ouverte avec plus de confiance, et qui l’eût conseillée avec plus de sûreté ?… Elle se décida vite à profiter de la circonstance quasi providentielle.

— Pour moi, monsieur, poursuivit-elle, la voix toujours plus basse et chevrotante, j’ai pensé, comme vous le disiez tout à l’heure, qu’un mariage change la face des choses. Mon frère, bientôt, n’aura plus besoin de moi. Je rougirais de rester à ses charges. Il se doit tout à la famille qu’il va fonder. Alors, j’ai résolu de faire moi-même ma vie.

M. Marcenat inclina la tête.

— C’est là un sentiment très digne et dont je vous loue, assurément. Mais avez-vous quelque projet en vue ?

— Rien n’est encore bien défini. En tout cas, je me remets à l’étude. J’allais passer les examens du brevet supérieur quand la maladie de mon pauvre père me rappela à la maison. J’essaie d’en revenir à ce point…

— L’enseignement est bien encombré, bien ardu, murmura l’avocat.