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Et il passa le reste du soir à écrire des lettres qu’il expédia, dès le lendemain matin, à divers amis, capables de le renseigner sur les faits et gestes de Renaud. Puis les heures lourdes se succédèrent, sans autre intérêt que l’attente du facteur. Attente encore et toujours déçue ! Rien ne vint de la part de Jonchère.

À travers ces journées mornes d’incertitude, Adrien, mandé à la Borde, eut la satisfaction d’apprendre que les négociations de M. Marcenat avaient abouti : le choral de Lusignan fut autorisé à chanter le Magnificat à Saint-Pierre de Poitiers, le dimanche de septembre où l’on fêtait la Nativité de la Vierge.

Mais, en même temps, Mme Marcenat et son cercle, harcelant le jeune compositeur au sujet de Mélusine, envenimaient en lui la plaie vive des espoirs leurrés. Et cette impression domina le plaisir bienfaisant de l’autre nouvelle. Il revint dans une humeur noire.

Estelle lui présenta une lettre, une lettre timbrée de Paris, mais qui, hélas ! ne portait pas la suscription familière.

— Ah ! ah ! c’est de Tobie, le graveur !… M’apprendra-t-il quelque chose sur le transfuge ! dit le musicien, déchirant vivement l’enveloppe.

Il commença de lire avec rapidité les préam-