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Mme Dalyre, toujours hautaine et le ton sentencieux, ouvrit l’entretien en se nommant ainsi que sa belle-sœur. Gerfaux, abasourdi, s’empressait à avancer des chaises rustiques. Et tout de suite, Mme Marcenat s’emparait du jeune homme avec une autorité rieuse, prime-sautière et sans-gêne.

— Compositeur et pianiste ? Parfait ! Vous connaissez Diemer, Widor et Massenet ? Bien vieux jeu pour moi… Debussy et Strauss sont mes dieux ! Dès que vous serez rétabli, adieu le Poitou, n’est-ce pas ?… Vous me dédierez quelque chose, en souvenir de votre séjour ici ? J’en serais charmée.

Adrien, tant bien que mal, suivait ce caquet sautillant, séduit, d’ailleurs, par la grâce capricieuse du brillant oiseau. Estelle, à l’écart, observait en silence. Moins que jamais, elle parvenait à s’imaginer cette mobile et légère créature compagne de destinée d’un Vincent Marcenat.

— C’est convenu, n’est-ce pas ? Nous ferons de la musique sérieuse. Vous trouverez à la Borde des amateurs capables de l’apprécier. Cela nous reposera comme une retraite au couvent !… L’auto sera à votre disposition pour les allées et venues.

Adrien eut l’impression qu’une chaîne de fleurs se nouait à son cou. Obligé de M. Marcenat, il ne pouvait, sans incivilité, se dérober à l’invita-