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IX

Le florissant été s’efforçait en vain de pénétrer la maison de douleur. Pendant des jours et des jours, la femme blessée au cœur demeura atone, les regards vides, allongée sur son lit ou sa chaise longue, les mains croisées sur sa poitrine, ainsi qu’une statue tombale. Et la vie qui demeurait stagnante était si restreinte, si atténuée, qu’elle semblait le prélude de la mort.

La veuve avait voulu, dès son retour, prendre possession de la chambre préparée pour l’intimité conjugale, meublée des objets chers au passé des deux époux, et choisis comme figurants préférés de leur avenir commun. Solange n’avait pas détourné la jeune femme de ce dessein téméraire. Sans doute, l’accoutumance serait pénible, mais mieux valait tout de suite en subir la meurtrissure que de conserver, au centre du logis, un cénotaphe interdit et redoutable qu’on ne se décide plus à ouvrir qu’avec un frisson. L’effet s’amortirait à la longue, Les choses