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mortuaire, qui, commencée à Nantes, s’achevait à Saint-Pierre-du-Layon.

« Je suis sa femme : Mme Serge Guérard. Je le représente désormais. Et je veux veiller à ce qu’il lui soit fait honneur. » Le sentiment de ce devoir galvanisait Hélène, commandait ses mouvements, l’aidait à réagir contre la douleur qui la poignardait. Roide, automatique, sans prière, sans larmes, elle se tint parole et alla jusqu’au bout de son calvaire. Ni à l’église, en revoyant la place où elle avait reçu le nom bien-aimé, agenouillée près de celui qui gisait à présent sous le lourd catafalque, ni même devant la fosse béante, la jeune femme ne permit aux sanglots qui l’étouffaient d’éclater. L’excès même de son martyre amenait l’insensibilité.

Et ce fut dans l’inconscience absolue, sous les voiles épais qui cachaient sa pâleur, qu’elle se prêta aux formalités d’usage et subit les innombrables condoléances. Puis ayant atteint la limite des forces humaines, Hélène s’affaissa sur l’épaule de Solange Mainfrey, tandis que l’auto les ramenait toutes deux aux Fauconneries.