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— Mais, le Seigneur en soit loué ! Je n’ai point affaire à lui ! Ce n’est ni M. Guérard ni M. Fabert qui ennuieraient ainsi une honnête jeune fille.

Et humant à pleins poumons l’air savoureux, elle pressa son pas alerte pour rejoindre, par un raccourci à travers champs, la tâche qui lui plaisait. L’ennui n’avait pas de prise sur celle-là !

Dès qu’elle entrait dans son petit bureau, blanchi à la chaux et sommairement meublé, adjacent au cabinet directorial, Thérésine, loin de se sentir emprisonnée, éprouvait une impression de bien-être, de sécurité, de joyeuse excitation, presque de supériorité ! (Mlle la secrétaire de M. le directeur n’avait-elle pas sous ses ordres un petit expéditionnaire bossu d’une quinzaine d’années ?) Et c’était allègrement qu’elle passait son grand tablier, enfilait ses fausses manches, dépouillait, classait et annotait la correspondance.

— Au fait, nous ne verrons peut-être pas M. Fabert avant tantôt. Il devait s’arrêter à Nantes en revenant de sa visite à Saint-Brévin !

Reviser des comptes, trier des lettres, répondre au téléphone ; la matinée courait à