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ombres accrues rôdaient, plus agressives, les tristes obsessions… Hélène, le front bas, s’efforçait de mettre en action les aiguilles d’un tricot ; mais souvent, le travail machinal s’interrompait, retombait sur ses genoux, et de ses yeux troubles, la jeune femme sondait l’obscurité avec angoisse. Des nouvelles, reçues de Nantes, lui avaient appris, ce jour, ; que l’enquête, infructueuse encore, suivait « une autre piste — peut-être erronée comme les précédentes. Et cette information rejetait l’éprouvée en pleine désespérance, ravivait les douleurs latentes du funeste brisement, et les hideuses perplexités qui lui faisaient suite.

Solange, elle aussi, demeurait pensive. Ses absences devenaient plus fréquentes et plus longues. Elle entrevoyait l’heure où elle devrait définitivement regagner Fonteclaire, rappelée par sa famille, ses affaires, et surtout l’administration de ses œuvres. Elle eût souhaité emmener Hélène quelque temps. La jeune veuve refusait de se déplacer. L’idée de l’inévitable et prochaine séparation planait sur les deux amies, et ramenait dans leurs âmes attristées le fantôme de la solitude.

La visite quotidienne de Jean Marescaux