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au déclin du soleil embaumait le crépuscule vert et rose. À cette heure exquise où la lune se dessinait en faucille d’argent, Thérésine allait rejoindre les travailleurs dans le champ de fleurs. C’était le fort de la moisson. Toutes les bonnes volontés étaient requises. Jeunes filles, vieilles femmes, enfants, assis au ras du sol, fourrageaient les plantes, détachant avec précaution les corolles épanouies, qu’on jetait ensuite dans de larges corbeilles. Comme Mlle Jouvenet s’activait, en babillant gaîment avec ses voisines, quelqu’un, de la route, interpella les ouvrières.

— L’agriculture manque de bras ! Peut-on proposer ses services ?

Un grand corps dégingandé sauta la barrière et s’abattit sur les talons, dans le sillon même de Thérésine, qui se garda bien de regarder le nouveau venu, salué de risées cordiales. L’aîné des Marescaux était le plus populaire des « Messieurs de la Chènetière ». Et sa belle mine à cheval, ses moustaches brunes lui valaient des sympathies féminines.

— Ben volontiers, on vous embauche, monsieur Jean ! cria une vieille joviale. Mais la camomille demande de l’attention ! Faut pas